Ni intello ni cascadeur, dans Un homme qui me plait, Jean-Paul Belmondo est séducteur. Loin d'être le plus connu des Lelouch, ce road-movie passionné sur fond de Far-West américain est l'occasion d'une plongée de deux heures en 1969...

69 année érotique
A l'annonce du décès de Jean-Paul Belmondo, Netflix a bouleversé sa page d'accueil pour mettre à l'honneur la filmographie de l'acteur. C'est sur ce film-ci, assez méconnu, que mon attention s'est portée. J'étais sûre de passer une bonne soirée en compagnie du couple composé par Annie Girardot et Belmondo.

Cependant, la star du film, c'est elle ! Elle interprète le rôle de Françoise, une actrice en tournage à Los Angeles, qui rencontre Henri (Jean-Paul Belmondo) compositeur de la musique du-dit film. Loin de chez eux et de leurs conjoints respectifs, ils se prennent de passion l'un pour l'autre, le temps d'un road-trip et nous entraînent dans leur rêve américain.
La star du film, c'est elle aussi parce qu'elle parvient presque à eclipser Belmondo par sa justesse, sa sensibilité et son naturel. L'évolution de son personnage va d'une personnalité distante et discrète pour se réchauffer et se passionner à mesure qu'elle se laisse séduire par Henri qui, lui, demeure ce qu'il est : un charmeur.
Des costumes signés Pierre Balmain
Le couturier est crédité au générique pour les costumes. Seul son nom apparait d'ailleurs, pas sa fonction. Sachant qu'il n'habillait que les femmes, on se doute que son intervention tient aux tenues que porte Annie Girardot. Monsieur Pierre Balmain a réalisé les costumes d'une cinquantaine de films au cinéma en France et ailleurs. Il vouait une grande passion au 7eme art.
Il a construit une garde-robe pour l'actrice qui suit à la perfection l'évolution de son personnage. Dans le cadre de son travail, Françoise revêt la panoplie typiques des silhouettes 60s composée de petites robes courtes, colorées à renfort de grands chapeaux et lunettes de soleil. Un look de parisienne (ou de bourgeoise comme se plait à la taquiner Henri dans le film) :


Puis chemin faisant et à mesure qu'elle quitte son "rôle" d'actrice et part avec Henri, le vestiaire de Françoise évolue et se libère : on passe de la petite robe à un style plus casual : chemise et pantalon : une influence américaine certes mais on peut aussi y voir les années 70 libératrices qui pointent le bout de leur nez. Notre Bebel, lui, reste toujours fidèle à sa chemise ouverte sur torse ultra bronzé.

Des accessoires et encore des accessoires
Cependant, ce qui est le plus remarquable stricto sensus, ce sont les accessoires qu'elle porte. Plus elle tombe sous le charme d'Henri, plus ses vêtements sont masculins/ féminins et plus elle compense à grand renfort de boucles d'oreilles, de lunettes, bracelets et même de headband. On la sent ainsi complètement dans la séduction.


Toute chose a une fin
La raison principale pour laquelle je vous conseille de voir ce film en dehors du fait qu'on se laisse bercer par leur histoire, la musique et l'Amérique, c'est le final éblouissant qu'offre le jeu d'actrice d'Annie Girardot.
J'ai voulu regarder le film pour Belmondo, vraiment parfait dans le rôle d'Henri, et je me suis trouvée complètement nostalgique d'Annie Girardot. Voyez-le pour vous en faire une idée!
Bande-annonce du film Un home qui me plait :